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Classe 3ème défense collège Jacques Yves Cousteau La Garde
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Classe 3ème défense collège Jacques Yves Cousteau La Garde
  • Présentation des travaux d'une classe de 3ème en histoire-géographie-éducation civique, français, histoire des arts et mathématiques. Comment les élèves apprennent mais d'une manière moins classique.
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15 novembre 2015

Commémoration du 11 novembre à La Garde à l'occasion du centenaire

Les élèves de la classe se sont investis cette année pour rendre hommage aux soldats qui ont vaillamment combattus lors de la Première Guerre mondiale. Cette commémoration a d'autant plus d'importance que nous sommes dans la célébration du Centenaire de ce conflit. 

Onze élèves étaient présents ce jour-là et se sont mobilisés tout au long de la cérémonie pour représenter leur classe et leur collège. A l'énoncé des soldats gardéens décédés au cours des combats, ils ont prononcé en choeur "morts pour la France" avec les autres élèves et enfants présents lors de cette cérémonie. 

Ludovic s'était proposé pour lire le poème de Guillaume Apollinaire s'intitulant le "Le poète", issu du recueil Calligrammes, Poèmes de la paix et de la guerre (1913-1916)

O poètes des temps à venir ô chanteurs

Je chante la beauté de toutes nos douleurs

J ’en ai saisi des traits mais vous saurez bien mieux

Donner un sens sublime aux gestes glorieux

Et fixer la grandeur de ces trépas pieux

L’un qui détend son corps en jetant des grenades

L’ autre ardent à tirer nourrit les fusillades

L’autre les bras ballants porte des seaux de vin

Et le prêtre-soldat dit le secret divin

J’interprète pour tous la douceur des trois notes

Que lance un loriot canon quand tu sanglotes

Qui donc saura jamais que de fois j’ai pleuré

Ma génération sur ton trépas sacré

Prends mes vers ô ma France Avenir Multitude

Chantez ce que je chante un chant pur le prélude

Des chants sacrés que la beauté de notre temps

Saura vous inspirer plus purs plus éclatants

Que ceux que je m’efforce à moduler ce soir

En l’honneur de l’Honneur la beauté du Devoir

17 décembre 1915

 

Commémoration du 11 novembre 2015

Par la suite, Rémy, Julien et Christelle s'étaient proposés pour lire une lettre de poilu : 

Lettre du poilu Joseph Thomas du 05 août 1915

 

Le choix de cette lettre d’un poilu de la Grande Guerre par la délégation Var de la Fondation de la France Libre illustre le testament moral empli d’amour  d’un père pour un fils qu’il n’a pratiquement jamais connu. Joseph Thomas  était agriculteur et habitait Saint-Georges d’Espéranche dans le département de l’Isère. Cette lettre était destinée  à son fils  âgé de quinze mois. Joseph n’avait plus que huit mois à vivre, puisqu’il fut tué le 30 mars 1916  à Verdun.

 

05 août 1915

"À mon petit Armand,

Tu es encore bien jeune et ne peux  comprendre ce qui se passe en ce moment : la guerre, ses horreurs, ses souffrances. Cette  carte sera un souvenir de ton père, et il souhaite qu’à l’avenir les hommes soient meilleurs, et que semblable chose ne puisse plus arriver. Que jamais tu n’aies besoin, et sois forcé, de mener la vie que je subis en ce moment en compagnie de beaucoup de papas qui ont laissé, comme moi, de petits anges chez eux.

Pour t’élever, tu te trouves d’être bien pénible, mais tu te rattraperas de cela en étant dans quelques années un petit garçon bien gentil et obéissant. Le moment venu, je serai sûrement auprès de toi pour te diriger, mais si mon espoir était déçu, en mémoire de ce père que tu n’auras pas connu, redouble de gentillesse pour ta mère et pour ceux qui t’élèveront. Devenu un homme, sois du nombre de ceux qu’on appelle les honnêtes gens. Sois bon pour ton prochain, ne fais pas ce que tu ne voudrais pas qu’il te fût fait. Vénère ta mère ; sois pour elle un soutien véritable.

Rappelle-toi aussi que le vrai bonheur ne se trouve pas dans la richesse et les honneurs, mais dans le devoir vaillamment accompli, ainsi que les bonnes actions.

Si le destin te donne des épreuves à subir, sois courageux et tu les surmonteras, mais si par malheur tu te laissais entraîner par le vice, les passions, relis vite mes conseils, ne te laisse pas aller à la dérive. Il n’y a que le premier pas qui coûte ; une fois entraîné par le courant, on roule de chute en chute, et il arrive qu’on ne peut plus se relever.

C’est trop tard. Alors, arrivé à ce point, la vie est finie. Gâchée par sa faute. Et on est plus bon qu’à être la risée, ou montré du doigt par tout le monde, suivant le penchant  qui a perdu l’homme.

J’espère n’avoir pas à rougir de toi, car je sens que tu suivras le chemin de l’honneur.

En attendant  de pouvoir te choyer et caresser, je te fais, mon petit fanfan de grosses bises.

Joseph Thomas"

DSCF7204

Nous nous sommes ensuite recueillis devant le monument aux morts. 

Nous avons été fiers de nos élèves qui ont eu une attitude irréprochable et tout à fait adaptée aux circonstances. Ce sont eux les enfants de la République. 

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